Élection de miss et mascarade Fontenay : démission immédiate !
Les élections de miss me hérissent depuis longtemps. L’affaire qui émerge suite à l’élection de miss France 2008 montre à quel point cette élection n’a plus sa place dans notre société. Quand s’écroulera ce système inique de foire aux bestiaux ? L'heureuse élue a fait des photos équivoques il y a trois ans. Et alors ? Aucune jeune femme n’est un ange de pureté, c’est juste un être humain imparfait, comme les hommes, à qui on n’en demande pas tant. Il y a eu signature d’un contrat de bienséance où la jeune miss attestait ne s’être jamais prêtée à ce type de photos. Il y a donc eu rupture de ce contrat. Mais comment un tel document d'un autre âge peut-il être proposé à une femme ? Comment peut-on encore, à l’heure de l’égalité hommes-femmes, imposer un engagement de moralité à ces jeunes filles ? Cela ressemble terriblement aux exigences religieuses : beauté juvénile, soumission, encadrement par une matrone, diffusion d’une parole sans vague et sans défaut. Des statues de vierges en somme; au pied desquelles la société se prosterne, via le petit écran. Sans compter que les madones de nos églises sont le plus souvent des martyres et que ça en dit long sur le statut de la femme en général. Comment faire entendre ensuite les revendications féministes non seulement d’égalité de salaire, mais aussi de traitement dans les médias ? Il y eut les célèbres Petites filles modèles (1857) de notre comtesse de Ségur bien-pensante, puis il y eut la série des Martine, ce best-seller de mes années de jeunesse (1953 : parution du premier album Martine à la ferme). La petite Martine si lisse, sans un pli de grimace, sans un pli de rébellion, s’est incarnée en « miss » de nos écrans, éblouissante. Coïncidence ? : les albums de Martine sont réédités ; ils ont un joli succès en librairie. Il n’y a pas coïncidence : une pression se fait nettement sentir en faveur du retour de la féminité-maternité, traditionnelle et nostalgique. Fillettes, jeunes filles, soyez sages ! ordonne notre grande Fontenay à travers les mascarades qu’elle organise. J’aimerais lui ordonner à mon tour : madame Fontenay, démissionnez !