Élisabeth Teissier passe aux aveux : elle ne sait rien !
Dans un article de 20minutes du 3 janvier 2008, Élisabeth Teissier annonce qu’elle fêtera ses 70 ans à Berlin. Une occasion pour elle de parader devant les médias suisses en accordant un entretien à l’Agence Télégraphique Suisse (ATS), mais aussi une occasion de nous servir son credo : travail, famille, hygiène de vie, religion, astres, sans oublier le refrain, si souvent servi, de ses déboires avec les méchants rationalistes. Mais, oh, surprise, au cours de son échange, madame Teissier laisse échapper quelques aveux très intéressants.
D’abord elle informe qu’elle ne publiera plus de prévisions annuelles : « J’en avais assez de sacrifier tous mes étés depuis 25 ans, de donner la priorité à ce que les gens attendent de moi ». Vous notez avec moi je pense que notre astrologue préférée n’écrivait donc que pour satisfaire la demande du public, et non pour informer ses concitoyens sur l’état futur du monde ! Convaincue de la fiabilité de ses prédictions, aurait-elle lancé cette phrase irréfléchie ? Certainement pas ! Convaincue de la fiabilité de ses prédictions, elle aurait plutôt écrit pour avertir le monde, et pour faire œuvre citoyenne. Tout de même, voici un joli aveu clair et bien emballé ! Foin des discours sur sa responsabilité de transmettre ce que les astres lui enseignent et qu’elle aurait la chance de décoder. Foin des discours sur la valeur des prévisions pour aider des dirigeants politiques. Non, non, il s’agissait juste, et elle l’admet implicitement, de satisfaire la demande d’un public avide de magie, prêt à débourser pour acheter son bouquin annuel.
Second aveu dans cet article – et il n’est pas mal non plus - : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien ! ». Mazette ! Comment mieux expliquer au public qu’elle l’a toujours mené en bateau ? Merci madame Teissier de le reconnaître enfin ! Si notre astrologue homologuée par la Sorbonne « ne sait toujours rien » après 25 ans de publication de prévisions, c’est qu’elle l’a fait exprès, non ? Le ciel est donc bien vide, et le porte monnaie de Teissier bien plein.
Troisième aveu : « Mes prévisions sont le fruit de mes neurones. » Ses neurones ont donc eu, de son propre aveu, le talent d’inventer des prévisions, des thèmes, des portraits. Il y aurait eu du marc de café à la place des planètes que cela n’aurait rien changé. Sauf que le marc de café n’ayant pas de prestige, il ne fait pas tourner les neurones de madame l’astrologue…
Elisabeth Teissier terminera son entretien avec l'agence suisse par des pleurnicheries sur son sort d’astrologue persécutée par les rationalistes. Elle accuse ces rationalistes (ce sont ceux de l’AFIS) de n’avoir jamais lu sa thèse. Ce qui est faux, car sa thèse a été épluchée et analysée en 2001 par un groupe de travail composé du rédacteur en chef de Science et pseudo-sciences, Jean-Paul Krivine, de sociologues, de plusieurs astrophysiciens, d’un physicien, d’un anthropologue, d’un philosophe et d’un historien des sciences. On peut lire cette analyse sur le site de l’AFIS.