La médecine douce chinoise contre la pandémie de grippe A ?
Sur le Bulletin électronique de l’ambassade de France en Chine du 9 juin, on peut lire :
« Selon le directeur du département de coopération internationale du Ministère de la Santé, la médecine traditionnelle chinoise serait très utilisée pour traiter les patients atteints de la grippe A en Chine, qui compte 39 personnes infectées »
Forte de la reconnaissance de sa médecine traditionnelle par l’OMS, la Chine met en avant ses bons résultats en matière de traitement des maladies infectieuses par les plantes. Par exemple, elle utilise l’anis étoilé dans le traitement de la grippe A. La Chine produit 40 000 tonnes de cette petite plante par an. Elle entre d’ailleurs dans la composition de l’antiviral Tamiflu, sous une forme synthétisée.
Des chercheurs japonais de l’Université de Tokyo avaient synthétisé en 2006 cette molécule active, l’oseltamivir, composante de l’anis étoilé, afin de pallier à la difficulté de culture de ce fruit (6 à 10 ans de maturation du fruit après plantation de l’arbre). L’université de Tokyo a déposé une demande de brevet en février 2006 pour cette synthèse de l’oseltamivir et travaille avec le laboratoire Roche pour qu’il fabrique le Tamiflu avec sa molécule.
Alors, la Chine résout-elle la pandémie de grippe A par sa médecine traditionnelle, par des décoctions d’anis étoilé ? Non, elle combine juste très habilement la valorisation de son patrimoine médicinal et l’efficacité des dernières technologies, reconnaissant qu’elle explore les deux volets thérapeutiques par une « approche combinée médecine traditionnelle chinoise - médecine occidentale ».
Mais alors, dites-moi, si les deux traitements sont combinés, comment le ministère de la santé sait-il que c’est la traditionnelle qui a porté ses fruits et non pas l’autre, la synthétique, « l’occidentale » ?