Des tics en stock grâce à Frédéric Pommier
Frédéric Pommier. Mots en toc et formules en tic. Éditions de poche Points. Collection Le goût des mots.
Ce livre, édité au Seuil en 2010, et qui vient de sortir en poche, est un petit ouvrage très attendu par tous ceux, qui, comme moi, avaient envie de monter au créneau pour épingler les usages stéréotypés de la langue française. Du coup, après sa lecture, on se rend compte qu’il deviendra vite incontournable.
Enfin un vrai livre sur nos aspirations à parler vrai, sans circonvolutions improbables. J’adore ! De plus, comme vous le savez, son auteur Frédéric Pommier est chroniqueur sur France Inter, pour l’émission « Comme on nous parle ». Écoutez-le, c’est que du bonheur ! Voilà. Il ne nous reste plus qu’à revisiter notre propre façon de parler et d'écrire, car nous aussi, tout autant que nous sommes, nous adoptons quelques uns de ces tics, c’est clair. Du coup, je vais revoir ma copie. Dans mon blog, y a-t-il beaucoup de ces tics… ou pas ? C’est juste presque certain, et j’ose à peine me relire, car j’ai même peur que ce soit du grand n’importe quoi.
Pour composer les deux paragraphes précédents, j’ai employé quelques uns des mots (trop) récurrents dénoncés, avec beaucoup d’humour, par Frédéric Pommier. Je les ai notés en italique. L’auteur est un observateur pointu des manières de parler très stéréotypées des médias. Les journalistes nous abreuvent en effet, en particulier lors des journaux télévisés, d’expressions totalement uniformisées, (afin que l’on ne soit pas déroutés en passant d’une chaîne à l’autre ?). Oui, ils parlent tous de la même façon, oui ils sont tous d’accord, oui nous arriverons donc à comprendre. Ouf ! Le spectateur est rassuré : pour sa sécurité ( ?) il est bien sous haute surveillance dans les lieux publics comme sur internet, le dernier livre de Houellebecq est très attendu, la grogne sociale menace, un homme (quelconque) a perdu la vie dans un accident, mais…un grand chef d’état a trouvé la mort.
C’est sur TF1 comme sur FR2, et comme sur presque tous les autres médias.
Mais il n’y a pas que les journalistes, il y a aussi la télé réalité. C’est clair vient de Loft story. Les juste, ou pas, et le grand n’importe quoi viennent de là aussi et ont été adoptés aussitôt par les ados, et diffusés à grande vitesse par les supports de communication les plus variés et les plus rapides.
Après avoir mis le nez dans ce bouquin, gageons que vous n'écouterez plus J.-P. Pernaut avec la même oreille...