Psychanalyse et autisme
« Le Mur, ou la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme », diffusé sur le site d’Autistes sans frontières, est un documentaire de 52 minutes fait d’entretiens avec des psychanalystes, qui expliquent eux-mêmes comment ils perçoivent cette maladie, comment ils l’expliquent, comment ils la traitent. Ce docu a été réalisé par Sophie Robert.
Vous êtes à peine entrés dans ce film qu’aussitôt vous changez d’époque, disons quelques siècles en arrière : pratiques magiques, objets fétiches, interprétations. Renouez avec la peur ancestrale de la femme-mère castratrice et démoniaque. Découvrez des praticiens murés dans le culte de la personnalité, affichant derrière eux, sur une commode, le portrait encadré de Freud et Lacan.
Ces psys sont pourtant en activité, ou l’ont été, dans des secteurs hospitaliers. Ils sont pédopsychiatre en chef à l’Institut pour enfants Le Courtil à Tournai, pédopsychiatre au CHU de Lille, ancien chef de service de psychiatrie à la Pitié Salpétrière, pédopsychiatre à l’hôpital Necker, pédopsychiatre référente à Lille. Ils sont donc tous ou presque de formation médicale (il y a un psychanalyste linguiste). On aura peut-être un jour affaire à eux, au détour d’une dépression ou d’un pépin mental imprévu, nous ou nos enfants. Quand on les écoute, on se dit qu’il vaudrait mieux ne jamais tomber sur eux. Mais que disent-ils de si effrayant dans ce documentaire ?
Madame Loison, psychanalyste lacanienne, brandit un crocodile en plastique gueule grande ouverte sur des dents acérées et ajoute qu’elle est très inquiète si l’enfant qui vient en consultation met sa main dedans. C’est pourtant très tentant… Ce crocodile est, sans l’ombre d’une explication, défini par madame Loison, comme étant le ventre et les dents de la mère. Si l’enfant autiste y entre sa main, c’est qu’il veut entrer à l’intérieur de sa mère, refuse l’extérieur.
Il y a aussi un crayon, symbole du père, à portée de main : si l’enfant met le crayon en travers de la gueule du crocodile, c’est que le père a joué son rôle de barrage. Le père empêcherait l’enfant de se faire dévorer par la mère. Ce processus-là, dans l’autisme, ne se réaliserait pas. Symboliquement, l’enfant autiste reste dans la mère, enfermé dans un œuf ; le père, de son côté, n’aurait pas imposé son autorité et assumé son rôle fondateur de création d’un enfant autonome.
On peut douter d’un test qui présente à l’enfant des objets très connotés d’agressivité et un accessoire qui, à un moment ou à un autre, se retrouvera entre les dents du crocodile, autisme ou pas, car les enfants explorent toutes les possibilités.
D’autres affirmations traversent le documentaire comme autant de flèches empoisonnées vis-à-vis des femmes et surtout des mères :
- J. Schaeffer, enseignante formatrice en psychanalyse, pense que « l’inceste maternel [c’est ainsi qu’elle appelle la fusion de la mère avec son enfant] est le plus grave, même s’il n’est que symbolique ; l’inceste paternel, lui n’est pas si grave, il fait juste des filles un peu débiles ». Il faut vraiment être psychanalyste pour se permettre de dire de telles horreurs sans risquer de se voir accuser de « négationnisme ». Mais qui oserait ?
- Le placenta est présenté non comme vecteur de nourriture et d’oxygène mais comme un filtre qui empêche la mère d’empoisonner son enfant, rejet qui reste son obsession inconsciente.
- La mère, c’est la nature, et le père, la culture. Le retour à la nature est interdit.
- Le père est fondateur, il permet l’accès à l’abstraction, il vient s’interposer face à la fusion de la mère et de l’enfant.
- Quand la mère déconsidère la parole du père, l’enfant ne parle pas.
L’auteur du documentaire demande : « En quoi le père est-il symbolique ? ». Devinez la réponse ! Aucune. Rien. Des expériences, des recherches ? Non. Juste une référence aux écrits des fondateurs. La psychanalyse est donc une religion, faite de dogmes qu’on adopte sans comprendre. Toutes ces assertions péremptoires pourraient faire rire si elles restaient sans implication dans la vie réelle. Mais les psys de cet acabit n’en restent pas à ce petit jeu fétichiste. Ils vont s’en servir pour culpabiliser des familles entières et laisser des enfants en souffrance sans soin.
Vous pouvez visionner ce documentaire ci-dessous, extrait du site Autistes sans frontières. N’oubliez pas aussi de regarder le bonus qui suit, car là vous aurez des explications scientifiques sur les autismes, par la Docteur Monica Zilbovicious, psychiatre, directeur de recherche à l'INSERM.