La magie des constellations derrière la Lune

Publié le par Agnès Lenoire

La magie des constellations derrière la Lune

 

Suite de mon exploration du monde lunaire horticole…

J’ai « épluché » le calendrier lunaire 2016 Rustica. Il présente les phases lunaires et les constellations devant lesquelles passe la Lune pour chaque jour de l’année. J’ai comparé avec des éphémérides astronomiques (Le guide du ciel de Guillaume Cannat). Je vais juste vous parler de février et mars, car le reste de l’année sera du même acabit…

Notez bien que Rustica indique, en bas de son grand calendrier lunaire mural, sa source : IMCCE (Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Éphémérides). Une référence des plus sérieuses, mais qui ne sera suivie que pour la succession des phases de la Lune et sa déclinaison (ce que l’astrologie appelle Lune descendante ou ascendante). Pour les constellations qui s’affichent derrière, on retrouvera l’astrologie maîtresse du jeu.

Février :

- Entre le 1er et le 3, c’est tout bon, la Lune passe devant les mêmes constellations indiquées par l'astronomie (Balance puis Scorpion).

- Le 4, cela se gâte, la réalité cède la place à l’astrologie, car Rustica indique que la Lune est toujours dans le Scorpion, alors qu’elle est en fait passée dans Ophiucus. Or Ophiucus n’existe pas pour l’astrologie. Il fallait donc laisser la Lune là où elle était la veille ! Rustica mêle donc étroitement réalité et mythes, sans avertir où commence l’astrologie.

- Le 5 et le 6, la Lune passe bien devant le Sagittaire

- Le 8, par contre, Rustica indique un passage devant le Capricorne, alors qu’en réalité elle passe devant le Verseau.

Je vous fais grâce du reste, qui ne sera qu'une alternance entre positions réelles et positions astrologiques, suite de décalages incompréhensibles.

Rustica précise aussi les dates d’apogée (point le plus éloigné de l’orbite de la Lune par rapport à la Terre) et de périgée (point le plus proche) sur son calendrier, car - vous en doutiez-vous ? – il ne faut entreprendre aucun travail au jardin à ces moments-là. En effet ce serait un moment perturbant pour les plantes : soit sans influence (lune trop lointaine) ou sous trop d’influence (lune trop proche) ; il faut les laisser en paix !

C’est ainsi qu’on peut lire que le 11 février, il ne faut pas jardiner avant 8h45, heure du périgée. Or le périgée est en réalité à 3h 47 (heure locale). Et le 27 février, il ne faut pas jardiner avant 9h30, heure de l’apogée. Or l’apogée de la Lune est 4h 12 (heure locale) ! Tout est en rupture avec la réalité.

Les éclipses seraient aussi susceptibles de traumatiser les plantes. Alors le jardinier consciencieux ne doit pas intervenir le jour d’une éclipse. C’est ainsi que le calendrier de Rustica prévoit pour le 23 mars une éclipse de Lune et conseille aux jardiniers... de se tenir tranquilles.

Mais l’éclipse mentionnée sera en fait juste pénombrale (elle ne passera même pas dans le cône d’ombre de la Terre), et ne sera visible que de quelques lieux dans le monde, en nombre réduit : Australie, Polynésie française, Japon, est de la Chine. Alors, quid de mon petit jardin français ?

Ce type de calendrier souffre de deux défaillances majeures :

- Il suit des dates et des heures fausses, déconnectées de la réalité du ciel.

- Il induit des comportements irrationnels en s’appuyant sur des croyances ancestrales enracinées dans nos cultures, qui échappent à tout raisonnement.

À venir dans mon prochain billet : quelques réflexions amusantes de pratiquants, puisées dans le dernier numéro de Rustica, témoignages qui trahissent leurs grandes contradictions.

 

 

Publié dans La Lune et nous

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V
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V
Merci pour ce très bon site, vraiment un panaché de bonnes et intéressantes idées. Surtout continuez ainsi. Bon courage<br /> Cordialement
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